Les ateliers d’art dramatique du Théâtre Aphasique

Disons-le, les ateliers d’art dramatique du Théâtre Aphasique ne désemplissent pas ! Bien au contraire, le succès est au rendez-vous ; qu’ils soient offerts à Montréal ou en régions.

Mais de quoi parle t-on précisément ?

Voici un petit aperçu des ateliers pour ceux qui ne seraient pas familiers ou qui souhaiteraient en savoir plus…

Tout part de l’idée qu’il est possible de faire renaître l’envie de communiquer chez les personnes aphasiques par le biais d’exercices couramment utilisés en théâtre. Jeux de rôle, jeux de mime, improvisions, travail d’expression corporel ou gestualité font partie intégrante de ces rencontres animées par des spécialistes du Théâtre Aphasique. Après s’être soigneusement échauffés, les participants sont encouragés à expérimenter ces différents exercices ayant pour but de les aider à renforcer les acquis, à travailler la diction, la mémoire et la concentration.

Un seul mot d’ordre : aller à son rythme ! Au Théâtre Aphasique, nous sommes conscients que chaque participant est différent et que le degré d’aphasie n’est pas le même d’un individu à l’autre. Les profils sont nombreux : il y a ceux qui ne parlent plus, ceux pour qui les mots ne viennent pas en bouche, ceux qui disent un mot à la place d’un autre, ceux qui n’ont que quelques mots ou encore ceux qui ne s’arrêtent plus de parler. Aussi, il n’est pas rare de voir une perte de confiance et d’estime de soi chez les personnes aphasiques. Respecter le rythme et l’aisance de chacun est donc une règle d’or.

Mais c’est surtout un gage de progrès car, au final, tous les participants partagent le même handicap ainsi que les difficultés reliées à celui-ci. Ils font preuve de tolérance et d’empathie les uns vis-à-vis des autres. Dans une ambiance pareille, il est alors plus facile de se prêter aux exercices sans appréhension et sans peur d’être jugé.

La notion de plaisir est éminemment importante et, c’est là aussi, le secret d’un atelier réussi. Le sérieux est remisé au placard pour laisser place au lâcher-prise et au « laisser-être ». On essaie, on rate et on recommence… mais peu importe, la bonne humeur est là ! N’est-ce pas le plus important ?

Les ateliers d’art dramatique aident aussi à briser l’isolement des personnes aphasiques. Comme vous le savez, ce trouble physique cause un véritable chamboulement tant dans leur vie personnelle que professionnelle : perte d’emploi, activités et loisirs amoindris, liens familiaux affaiblis, etc. Favoriser la réinsertion sociale est un des objectifs premiers des ateliers d’art dramatique. Aussi, il n’est pas inhabituel de voir des liens d’amitiés se tisser entre participants. En coulisse, ils aiment se côtoyer et usent de ce qu’ils apprennent en atelier pour s’exprimer.

Si la formule plaît, il n’est pas toujours possible pour les personnes aphasiques de se rendre dans les ateliers déjà existants souvent à cause du manque de mobilité géographique ou lié à leur handicap. L’organisme s’est efforcé de répondre à cette demande croissante en ouvrant, cette année, trois nouveaux ateliers : à l’Association québécoise des personnes aphasiques (AQPA) à Montréal, à AVC-Aphasie Laval  et à APIA-AVC à Québec. En janvier prochain, le Théâtre Aphasique ouvrira un deuxième atelier à l’hôpital de réadaptation Villa Medica en plus de celui offert les mercredis matin !

Nous sommes ravis de cette expansion qui témoigne de l’engouement des personnes aphasiques mais surtout des bienfaits qu’elles en retirent. Souhaitons alors que leur cheminement se fasse toujours sous le signe du plaisir!

Pour connaître les lieux où sont offerts les ateliers d’art dramatique, cliquez ici

 

Le saviez-vous?

L’organisme ne s’est pas arrêté là ! Depuis cet automne, le Théâtre Aphasique a pour projet d’offrir des séries d’ateliers d’art dramatique dans trois établissements de réadaptation (Lucie-Bruneau, Constance-Lethbridge et l’hôpital juif de réadaptation de Laval). Cette initiative permet aux personnes aphasiques, en réadaptation active, de se familiariser à l’approche du Théâtre Aphasique, d’en tirer les bénéfices et pourquoi pas d’envisager de poursuivre par la suite dans les ateliers existants. C’est aussi un excellent moyen de lutter contre l’exclusion survenant bien souvent au début du trouble. Pour une première, l’expérience a été concluante ! Les patients aphasiques ne connaissaient pas nos ateliers et ont été séduits par le concept, tout comme les orthophonistes nous ayant accompagnés.  À l’issu de ces ateliers, certains participants ont même continué à les suivre à Villa Medica ou dans les associations pour personnes aphasiques où ils sont offerts.

Une nouvelle série d’ateliers d’art dramatique sera donnée à un nouveau groupe, à l’hiver 2019, dans les mêmes établissements. Bien sûr, nous ne manquerons pas de vous en parler le moment venu !